1. THV-N10 : un épouvantail facile, sans preuves solides

L’article de CBD.fr dresse un portrait alarmiste du THV-N10, un cannabinoïde synthétique encore peu connu. Problème : à aucun moment on ne cite une seule étude scientifique sérieuse. Pas d’essai clinique, pas de données chiffrées, pas de cas d’intoxication documenté. Juste des généralités vagues sur la “fatigue”, “la confusion”, ou “un risque de dépendance”.

Et à la fin ? Le fameux argument creux : “à consommer avec modération”. Merci pour la leçon de morale.

2. Le coup de l’alcool : l’angle mort qui tue

Ce qu’on ne lit jamais dans l’article, c’est la comparaison évidente : qu’en est-il de l’alcool ?

  • Alcool : 41 000 morts par an en France, classé cancérogène avéré par l’OMS.
  • THV-N10 : zéro décès, zéro cas rapporté de toxicité létale.
  • Et pourtant, on peut acheter du rosé à 2,99 € au supermarché, sans aucun avertissement ni recommandation d’aller consulter un médecin.

Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Pourquoi faudrait-il consulter un médecin pour une molécule psychoactive non létale, alors qu’on autorise la vente libre d’un produit qui détruit des vies chaque jour ?

3. “Effets secondaires” : faut-il aussi interdire le café et le sucre ?

La fatigue, la bouche sèche, les yeux rouges… Voilà donc la base des “dangers” du THV-N10 ? Mais soyons sérieux :

  • Le café provoque de la nervosité, des palpitations et de l’insomnie.
  • Le sucre entraîne une addiction documentée et favorise l’obésité.
  • Le THC (légal dans plusieurs pays) peut aussi donner la bouche sèche.

Alors pourquoi faire du THV-N10 un bouc émissaire, alors que les mêmes effets sont tolérés ailleurs sans la moindre polémique ?

4. “Aller voir un médecin avant consommation” : une injonction absurde

À quel moment demande-t-on au consommateur lambda d’aller consulter son généraliste avant de boire une bière, un café, un Coca Zero ou de manger un kebab à minuit ?

L’idée qu’il faille consulter un professionnel de santé avant d’essayer un cannabinoïde vendu en boutique est déconnectée de la réalité. Soit c’est légal et responsable, soit c’est interdit. On ne peut pas exiger de précautions absurdes à géométrie variable.

5. Le vrai problème : l’hypocrisie du secteur

On sent dans l’article une volonté de prendre ses distances avec le THV-N10 pour ne pas “salir” l’image du CBD. Mais au lieu d’informer intelligemment, on infantilise le consommateur, en balançant des peurs sans sources.

Et pendant ce temps, des marques vendent du HHC, du THCP, du THCV… sans recul non plus.

Ce qui manque ? Une approche cohérente, fondée sur des faits, pas sur la peur.

Conclusion : on veut de la transparence, pas de la panique

Oui, il faut informer. Oui, les cannabinoïdes synthétiques méritent des études sérieuses.

Mais de là à crier au loup sans preuve, à recommander une visite médicale pour consommer une molécule aux effets modérés, c’est une vaste blague.

L’objectivité, ce n’est pas choisir un coupable parce qu’il est nouveau. C’est juger à l’aune des faits, pas de la peur.